Développer son leadership, c'est savoir réguler son propre système anxieux. Cathy Dumont fait suite au précédent webinaire pour nous expliquer pourquoi c'est essentiel avant de pouvoir prétendre au soutien des autres.
Voici un article qui résume les échanges du webinaire Théorie VS Pratique #4.
Cathy Dumont est formatrice et coach à la Fabrique des Braves.
Développer son leadership, c’est passer de la valorisation externe à la valorisation interne (voir l’article précédent). Pour y arriver, il faut adresser son anxiété.
Elle se déclenche avec des situations vécues qui génèrent des émotions négatives et créent un inconfort. Et comme nous n’aimons pas les inconforts, notre cerveau dispose d’un système automatique qui va les rejeter en utilisant une stratégie d'évitement.
C’est ce qu’on appelle le système anxieux non régulé.
Voici maintenant le système anxieux régulé.
La différence ici, c'est le temps d’arrêt.
Une personne qui régule son système anxieux va choisir de faire un temps d'arrêt.
Plutôt que de rejeter l'inconfort, elle va l'utiliser comme une information et se poser des questions.
D’où vient cet inconfort ? À quoi est-il dû ? Quelle est la situation? Qu'est-ce qui s'est passé? Quelle est ma part de responsabilité là-dedans? Comment je peux agir pour améliorer les choses?
Dans le fond, c'est comme si on disait à notre cerveau : OK, c'est bon. J'ai bien capté qu’il y a des émotions négatives, puis de l'anxiété. Je vois bien mes comportements. Je vois bien mes stratégies d'évitement. Je refuse de laisser ce système automatique à aller jusqu'au bout. Je crée un temps d'arrêt et je m'expose consciemment.
Cathy Dumont
Mais comment faire lorsque l’on est sans arrêt sursollicité et hyperconnecté ? Notre civilisation semble basée sur la performance et l’urgence, comment prendre ce temps d’arrêt ?
S'exposer consciemment, cela signifie réfléchir à la situation.
Cathy Dumont
La meilleure façon d’y arriver, c’est de s’entraîner.
On peut commencer à prendre en temps d’arrêt en différé : le soir dans son lit ou la fin de semaine. On va démarrer une réflexion, puis entamer un petit plan d'action pour le lendemain. L’idéal, c’est même de se bloquer du temps, de le planifier dans notre agenda.
Puis, à force de s'entraîner, on sera capable de faire ce temps d'arrêt en temps réel, dès que les émotions négatives apparaissent. Enfin, lorsqu’on arrive à le faire facilement pour nous, on peut observer ce qu’il se passe chez les autres et les adresser en équipe.
Pour réaliser ce temps d’arrêt, la première étape, c’est de reconnaître lorsque son anxiété démarre, identifier le déclencheur et les émotions qui vont avec.
Ensuite, il faut reconnaitre ses évitements préférés.
En voici quelques-uns : exigences démesurées envers soi-même, changer son but pour un but moins ambitieux, paraitre, se déresponsabiliser, rationaliser, incapacité à dire non.
Une fois qu'on les a identifié, la question est : à quel moment les utilise-t-on ?
Ceci nous donne des pistes claires sur nos façons de fonctionner et comment adresser notre propre système anxieux.
Mais pourquoi notre cerveau nous amène automatiquement sur une stratégie d’évitement ? Qu’est-ce qu’il se cache en dessous ?
Pour comprendre, revenons à notre histoire.
Fût un temps et pendant des millénaires, notre vie dépendait du groupe. C’est parce que l’humain a su coopérer et s’allier en groupe que notre espère a survécu. Notre cerveau a été surentraîné à ne pas se mettre dans une position de rejet du groupe, ce qui, à une certaine époque, équivalait à mourir.
Aujourd’hui, notre risque d’être rejeté n’est plus le même. Le rejet signifie beaucoup plus des opportunités que l’on va manquer, une carrière qui pourrait connaître des défis, une réputation qui va nous suivre, etc.
Mais ce qu’il se cache dans nos stratégies d’évitement, c’est la même chose depuis des millénaires : c’est la peur du rejet.
L’anxiété apparaît automatiquement chez tout le monde. Elle nous amène un inconfort et nous réagissons avec des stratégies d’évitement qui nous appartiennent.
L’anxiété apparaît automatiquement chez tout le monde. Elle nous amène un inconfort et nous réagissons avec des stratégies d’évitement qui nous appartiennent.
Il faut utiliser l’anxiété comme une information et ne pas tomber automatiquement dans un réflexe d’évitement.
Cathy Dumont
Pour aller plus loin, je vous invite à consulter le blog de Cathy Dumont.
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